Habitabilité potentielle de K2-18b comparée à la Terre
(File:Exoplanet K2-18 b (Illustration).jpg - Wikimedia Commons) Vue d'artiste de l'exoplanète K2-18b (premier plan, planète bleutée) orbitant sa petite étoile naine rouge K2-18 (en bas à gauche). K2-18b est une exoplanète de type sub-Neptune découverte en 2015, située à environ 120 années-lumière de la Terre dans la constellation du Lion (File:Exoplanet K2-18 b (Illustration).jpg - Wikimedia Commons). D’une masse d’environ 8,6 fois celle de la Terre et d’un rayon ~2,6 fois supérieur, elle orbite une étoile naine rouge K2-18 en 33 jours au sein de la zone habitable de son étoile (K2-18b - Wikipedia). Cette analyse examine en détail les caractéristiques de K2-18b liées à son habitabilité potentielle, en les comparant à celles de la Terre.
Composition de l’atmosphère de K2-18b
L’atmosphère de K2-18b est principalement composée d’hydrogène (H₂), très différente de l’air terrestre (azote et oxygène) (K2-18b - Wikipedia). En 2019, des observations du télescope Hubble ont pour la première fois détecté la présence de vapeur d’eau (H₂O) dans son atmosphère (K2-18b - Wikipedia), suscitant un grand intérêt scientifique. Plus récemment, en 2023, le télescope James Webb (JWST) a identifié des molécules organiques importantes : notamment du méthane (CH₄) et du gaz carbonique (CO₂) en quantités significatives d’environ 1% chacun dans l’atmosphère (K2-18b - Wikipedia). Ces détections confirment que l’atmosphère de K2-18b est riche en composés carbonés, renforçant l’hypothèse d’une planète de type Hycéenne (atmosphère d’hydrogène avec océans d’eau) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). Par ailleurs, l’ammoniac (NH₃), un gaz volatil qui devrait être présent dans une atmosphère riche en hydrogène, est quasiment absent dans les données – un résultat intrigant (K2-18b - Wikipedia). Cette absence d’ammoniac est compatible avec la présence d’un océan d’eau qui absorberait ce composé, suggérant qu’une surface océanique pourrait exister sous l’atmosphère (File:Exoplanet K2-18 b (Illustration).jpg - Wikimedia Commons).
En plus de l’eau, du CO₂ et du CH₄, une molécule encore plus intéressante a été potentiellement détectée dans l’atmosphère : le diméthyl sulfure (DMS) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). Sur Terre, le DMS est un gaz essentiellement produit par la vie (par exemple par les phytoplanctons océaniques) et il est considéré comme une possible biosignature. La présence de DMS à des niveaux élevés (des analyses initiales ont suggéré une concentration ~20 fois supérieure à celle de l’atmosphère terrestre) a donc fait sensation (K2-18b - Wikipedia). Cependant, cette détection de DMS reste peu robuste et controversée : elle doit être confirmée par des observations supplémentaires (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). D’autres scientifiques soulignent que des processus abiotiques (non biologiques) pourraient produire du DMS ou imiter son signal, et appellent à la prudence avant de conclure à une origine biologique (K2-18b - Wikipedia). En somme, l’atmosphère de K2-18b se distingue par une composition dominée par l’hydrogène avec des traces significatives d’eau et de molécules carbonées (CH₄, CO₂) – un mélange évoquant plutôt Uranus/Neptune que la Terre (K2-18b - Wikipedia) – mais recèle aussi des indices chimiques spéculatifs liés à la vie.
Position dans la zone habitable de l’étoile
K2-18b se trouve dans la zone habitable (ZH) de son étoile hôte, c’est-à-dire à une distance où l’irradiation stellaire permet théoriquement la présence d’eau liquide à la surface d’une planète. Son orbite est à ~0,16 UA (environ 21 millions de km) de la naine rouge K2-18, avec une période de ~33 jours (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b - Wikipedia). Malgré cette proximité bien inférieure à la distance Terre-Soleil (1 UA), la planète reçoit en réalité un flux d’énergie comparable à celui que la Terre reçoit du Soleil (K2-18b - Wikipedia). En effet, K2-18 est une étoile beaucoup moins lumineuse que le Soleil, de sorte qu’à 0,16 UA, K2-18b absorbe un éclairement similaire à l’insolation terrestre moyenne (K2-18b - Wikipedia). Les estimations indiquent un flux d’environ 1368 W/m², très proche de la constante solaire reçue par la Terre (K2-18b - Wikipedia). K2-18b serait ainsi positionnée au centre ou légèrement vers le bord intérieur de la zone habitable de son étoile (K2-18b - Wikipedia). Elle pourrait être proche, sans l’atteindre, du seuil d’emballement effet de serre (limite intérieure de la ZH) au niveau de sa réception de rayonnement (K2-18b - Wikipedia). En d’autres termes, la planète reçoit quasiment autant d’énergie que la Terre ; sa position est donc propice en théorie à maintenir de l’eau sous forme liquide, sous réserve que les autres conditions planétaires (atmosphère, albédo, etc.) tempèrent le climat.
Température de surface estimée
La température de K2-18b est difficile à mesurer directement, mais on peut l’estimer à partir de l’énergie reçue de l’étoile et des hypothèses sur son atmosphère. Sans effet de serre, le calcul de l’équilibre radiatif donne une température comprise entre ~250 K et 300 K (soit de -23 °C à +27 °C) pour K2-18b (K2-18b - Wikipedia) – un intervalle qui brasse les conditions terrestres allant de l’eau gelée à une température modérément chaude. Une estimation typique est d’environ 265 K (≈ -8 °C) pour la température d’équilibre globale de K2-18b (K2-18b - Wikipedia). Cependant, la température réelle à la surface (ou à l’interface océan-atmosphère si un océan existe) dépend fortement de l’effet de serre créé par son épaisse atmosphère d’hydrogène. Cette dernière peut piéger la chaleur bien plus efficacement que l’atmosphère terrestre riche en azote/oxygène. Les modèles suggèrent qu’une enveloppe d’hydrogène pourrait induire un fort effet de serre, maintenant des températures relativement élevées même sur la face nocturne si la planète est en rotation synchrone, et potentiellement réchauffer suffisamment la surface pour éviter une glaciation complète (K2-18b - Wikipedia). À l’inverse, la présence de nuages très réfléchissants ou d’une brume épaisse pourrait augmenter l’albédo et donc abaisser la température superficielle. En somme, la température estimée de K2-18b est dans l’ordre de grandeur de celle de la Terre, mais son profil thermique exact reste incertain et dépend de la structure de l’atmosphère : les couches supérieures pourraient être tempérées, tandis qu’en profondeur les températures augmentent possiblement bien au-delà de ce qui est habitable (K2-18b - Wikipedia).
Pression atmosphérique supposée
Étant donné sa taille et sa composition, K2-18b posséderait une pression atmosphérique extrêmement élevée par rapport à la Terre. La planète est enveloppée d’une épaisse couche gazeuse dont la masse peut atteindre jusqu’à ~6,2% de la masse totale de la planète (K2-18b - Wikipedia) (pour comparaison, l’atmosphère terrestre ne représente qu’environ 0,0001 de la masse de la Terre). Une atmosphère aussi massive sous l’effet d’une gravité plus forte (voir section suivante) se traduit par des pressions colossales en profondeur. Si K2-18b possède un océan liquide sous son atmosphère, la pression à la base de l’atmosphère (à la surface de l’océan hypothétique) pourrait se chiffrer en dizaines voire centaines de bars, bien au-delà des ~1 bar au niveau de la mer sur Terre. En effet, sous de telles pressions, l’eau liquide est envisageable, mais au-delà d’environ 218 bars et 374 °C (point critique de l’eau), l’eau entre en phase supercritique, floutant la distinction entre liquide et gaz (K2-18b - Wikipedia).
Il est possible que l’eau sur K2-18b soit supercritique dans les profondeurs, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de surface océane définie mais un continuum fluide allant de l’atmosphère aux couches internes (K2-18b - Wikipedia). Avant les données de JWST, on pensait d’ailleurs qu’une eau supercritique était le scénario le plus probable, étant donné la forte pression attendue (K2-18b - Wikipedia). Toutefois, si les récentes indications d’un océan se confirment, cela impliquerait que la température et la pression à la base de l’atmosphère restent dans le domaine où l’eau peut exister sous forme liquide stable, malgré la pression énorme. Dans ce cas, on s’attend à ce qu’en dessous de l’océan, la pression continue à augmenter avec la profondeur au point de former une couche de glaces haute-pression (glace VII et suivantes) sous-jacente, au-dessus d’un noyau rocheux central (K2-18b - Wikipedia). En résumé, la pression atmosphérique sur K2-18b serait sans commune mesure avec celle de la Terre : si un humain était transporté à la « surface » de K2-18b, il serait écrasé par une pression possiblement des dizaines/centaines de fois supérieure à celle de notre atmosphère. Cette pression extrême est un facteur crucial limitant l’habitabilité, car elle influence la physico-chimie de l’eau et l’éventuelle biosphère.
Présence potentielle d’eau liquide
La question de l’eau liquide sur K2-18b est centrale pour son habitabilité. Les observations de vapeur d’eau indiquent déjà que de l’eau est bien présente dans le système atmosphérique (K2-18b - Wikipedia). Reste à déterminer si une partie de cette eau peut exister sous forme liquide (un océan, des nuages de pluie, etc.). Compte tenu de la position en zone habitable et de la plage de températures estimées (voir plus haut), il est envisageable qu’un océan global recouvre la planète, dissimulé sous l’atmosphère d’hydrogène – c’est d’ailleurs la définition d’une planète « Hycéenne ». Les résultats du JWST ont renforcé cette idée en montrant l’absence d’ammoniac, ce qui correspond bien au cas d’une atmosphère en contact avec un océan qui absorberait NH₃ (File:Exoplanet K2-18 b (Illustration).jpg - Wikimedia Commons). De plus, l’abondance de méthane et de CO₂ est cohérente avec la possibilité d’un monde océan : ces gaz pourraient provenir d’échanges entre un océan et l’atmosphère, ou de processus biologiques/hydrothermaux dans un océan. Ainsi, plusieurs chercheurs suggèrent que K2-18b pourrait abriter une vaste étendue d’eau liquide sous son atmosphère, potentiellement habitable (K2-18b - Wikipedia).
Cependant, l’existence d’un océan liquide n’est pas confirmée et demeure débattue. Il est possible que les conditions de pression/température empêchent l’eau de se condenser en un océan classique. Si l’atmosphère et l’eau forment un milieu supercritique continu, il n’y aurait pas de surface océane distincte – l’eau serait présente mais sous une forme dense et chaude peu propice à la vie telle que nous la connaissons (K2-18b - Wikipedia). Même dans le cas d’un océan réel, celui-ci pourrait être extrêmement chaud (des centaines de degrés) compte tenu de l’effet de serre et de la pression, et donc potentiellement stérile (on parle d’« océan trop chaud pour être habitable ») (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). Des études ont également proposé des scénarios alternatifs où ce n’est pas un océan d’eau qui explique les observations, mais par exemple un océan de magma sous une atmosphère épaisse – ce qui pourrait également piéger l’ammoniac sans pour autant offrir un milieu habitable (K2-18b - Wikipedia). Pour l’instant, les données penchent en faveur d’eau liquide quelque part dans le système de K2-18b (éventuellement sous forme de nuages d’eau ou de pluies s’évaporant avant d’atteindre une surface) (K2-18b - Wikipedia), mais la présence d’un véritable océan global reste hypothétique. Si un tel océan existe, il serait sans doute très profond et recouvrir l’entièreté de la planète, surmonté d’une atmosphère humide – un environnement analogue aux lunes glacées aux océans internes (comme Europe ou Encelade) mais ici renversé (océan en surface confiné par une épaisse atmosphère). En somme, K2-18b pourrait abriter de l’eau liquide, condition indispensable à la vie, mais la nature exacte de cette eau (océan stable, couches nuageuses, état supercritique) et son accessibilité à une éventuelle biosphère restent à préciser.
Masse, rayon et gravité comparés à la Terre
K2-18b est nettement plus massive et plus volumineuse que la Terre. Sa masse est estimée à 8,6 ±1,3 fois celle de la Terre (M⊕) (K2-18b - Wikipedia), soit environ 5,2×10^25 kg, et son rayon vaut ~2,6 fois le rayon terrestre (R⊕ ≈ 2,6) (K2-18b - Wikipedia), ce qui correspond à un rayon d’environ 16 000 km (contre ~6370 km pour la Terre). Cette différence de taille et de masse classe K2-18b dans la catégorie des mini-Neptunes ou sub-Neptunes. Sa gravité de surface est estimée à ~12,4 m/s² (K2-18b - Wikipedia), soit environ 1,27 g (1,27 fois la gravité terrestre). Un être humain y pèserait donc plus d’une fois et demie son poids terrestre, rendant le déplacement très difficile. La densité moyenne de K2-18b est d’environ 2,7 g/cm³ (K2-18b - Wikipedia) – intermédiaire entre celle de la Terre (5,5 g/cm³, planète rocheuse) et celle de Neptune (~1,6 g/cm³, géante de glace). Cela indique que K2-18b n’est ni une planète purement tellurique, ni une géante gazeuse sans noyau : elle semble posséder un cœur solide (rocheux) et/ou de la glace, entouré d’une épaisse couche de volatils (eau, hydrogène, hélium) (K2-18b - Wikipedia). En effet, les scientifiques considèrent deux possibilités pour sa structure interne : soit une planète à noyau rocheux portant une enveloppe épaisse de gaz et d’eau (structure type super-Terre océanique), soit une mini-Nepturne à composition Neptunienne (mélange de roches, glaces et gaz à proportions similaires à Uranus/Neptune) (K2-18b - Wikipedia). Dans les deux cas, la gravité plus forte et la masse importante de K2-18b lui ont permis de retenir une atmosphère substantielle, contrairement aux petites planètes qui perdent souvent leurs gaz légers. En comparaison, la Terre a une atmosphère relativement mince sur un noyau rocheux massif, tandis que K2-18b est dominée par son enveloppe gazeuse par rapport à son noyau.
Conditions de l’étoile hôte (type, UV, activité)
L’étoile mère de K2-18b, nommée K2-18, est très différente du Soleil. Il s’agit d’une naine rouge de type M3V d’environ 3 500 K de température de surface (contre 5 778 K pour le Soleil) et d’un rayon de ~0,45 R☉ (K2-18b - Wikipedia). Cette étoile est plus petite, plus froide et moins lumineuse que le Soleil, ce qui explique que sa zone habitable soit beaucoup plus rapprochée. K2-18 est estimée relativement jeune (∼2,4 milliards d’années) et montre une activité stellaire modérée (K2-18b - Wikipedia). Néanmoins, comme beaucoup de naines rouges, elle peut présenter des émissions de rayons X et d’ultraviolet intenses et des sursauts (éruptions stellaires ou flares) périodiques (K2-18b - Wikipedia).
Pour une planète en orbite aussi proche que K2-18b (0,16 UA), l’environnement radiatif est donc assez agressif comparé à celui de la Terre. En effet, K2-18b reçoit un flux de rayons X et UV bien supérieur à ce que la Terre reçoit du Soleil (K2-18b - Wikipedia). Des calculs suggèrent que le rayonnement UV « dur » de K2-18 est suffisant pour chauffer la haute atmosphère de K2-18b et entraîner une évasion d’hydrogène (formant une exosphère étendue autour de la planète). Des observations en transit dans l’ultraviolet (raie Lyman-α) semblent effectivement indiquer la présence d’une telle corona d’hydrogène s’échappant de K2-18b (K2-18b - Wikipedia). Le taux d’échappement estimé est d’environ 350 tonnes d’hydrogène par seconde – a priori énorme, mais en réalité trop faible pour éroder complètement l’atmosphère compte tenu de la masse de la planète sur des milliards d’années (K2-18b - Wikipedia). Ainsi, malgré le bombardement UV, K2-18b a probablement conservé son épaisse atmosphère depuis sa formation.
Toutefois, l’activité de la naine rouge reste un facteur de stress potentiel pour la vie : les éruptions stellaires peuvent produire des bouffées de rayonnement ou de particules chargées susceptibles d’endommager une biosphère de surface ou l’ozone (si la planète en possédait). Sur K2-18b, une éventuelle vie serait probablement abritée sous l’eau ou dans l’atmosphère profonde, où l’intense UV est filtré par l’épaisse couche d’hydrogène et les nuages. À noter que les naines rouges ont une longévité très grande (plusieurs dizaines à centaines de milliards d’années) comparé aux étoiles comme le Soleil, offrant une stabilité à long terme une fois la phase de jeunesse active passée. En résumé, l’étoile K2-18 fournit à la planète une énergie modérée propice à la zone habitable, mais elle s’accompagne d’un rayonnement UV plus violent et d’une activité magnétique plus importante que ce que connaît la Terre (K2-18b - Wikipedia). Ces conditions stellaires pourraient à la fois fournir l’énergie pour des réactions prébiotiques (via le UV) tout en posant des défis pour la protection d’une éventuelle vie.
Potentiel global d’habitabilité pour la vie terrestre
K2-18b représente l’un des mondes extrasolaires les plus intrigants pour la recherche de vie, car il combine plusieurs facteurs favorables (présence d’eau, bonne température, molécule organiques) tout en étant très différent de la Terre. D’un point de vue positif, la planète est bien dans la zone habitable et possède possiblement de l’eau liquide – condition indispensable à la vie telle que nous la connaissons. Son atmosphère épaisse pourrait servir de bouclier contre les radiations cosmiques et maintenir des conditions stables sur d’assez longs intervalles. Des travaux ont montré que des micro-organismes terrestres sont capables de survivre dans des atmosphères riches en hydrogène (K2-18b - Wikipedia), ce qui indique que l’hydrogène n’est pas toxique en soi pour la vie (il peut même servir de source d’énergie à certaines bactéries chimiotrophes). En outre, la présence de méthane et de CO₂ fournit des gaz à effet de serre et des éléments biochimiques de base potentiels, tandis que la possible détection de DMS, si elle se confirmait, pourrait indiquer une activité biologique. Si K2-18b abrite un océan, des environnements analogues aux fonds océaniques terrestres (fumeurs hydrothermaux, où la lumière est absente mais la vie prolifère via la chimiosynthèse) pourraient exister. La zone habitable d’une planète sub-Neptunienne comme K2-18b pourrait se situer non pas en surface, mais soit dans un océan profond, soit dans des couches nuageuses tempérées de l’atmosphère, où la pression et la température ressemblent à celles en surface sur Terre. Des analyses suggèrent que dans l’atmosphère d’hydrogène de K2-18b, il pourrait y avoir des altitudes» où l’eau est liquide et où la température/pression seraient comparables à celles qu’affectionnent les organismes terrestres (K2-18b - Wikipedia).
Malgré ces atouts, K2-18b présente aussi des défis majeurs pour la vie telle que nous la connaissons. D’abord, ce n’est pas une planète à surface solide comme la Terre : il n’y a probablement pas de sol rocheux sous une atmosphère modérée, mais plutôt un océan sous très haute pression ou une gradation fluide continue. La vie aurait donc dû évoluer soit dans l’océan profond (à haute pression, sans lumière, potentiellement pauvre en sources d’énergie classiques), soit dans l’atmosphère (flottant dans les nuages, comme certaines hypothèses pour Vénus ou Jupiter). Sur Terre, les écosystèmes les plus productifs dépendent de la photosynthèse à la surface et de cycles nutritifs impliquant les continents, deux choses qui feraient défaut sur K2-18b. Ensuite, la forte gravité et la pression sur K2-18b pourraient limiter la taille et la complexité des organismes (la flottabilité dans l’eau pourrait compenser en partie en milieu océanique, mais la pression extrême impose des adaptations inconnues). De plus, la chimie même de la vie devrait s’adapter à un milieu dominé par l’hydrogène : par exemple, l’oxygène libre (O₂) serait instable en grande quantité dans une atmosphère H₂, donc une biosphère photosynthétique, si elle existait, ne créerait sans doute pas un oxygène abondant comme sur Terre. Les marqueurs de vie habituels (O₂, ozone, méthane déséquilibré) seraient difficiles à interpréter dans ce contexte (K2-18b - Wikipedia), ce qui complique notre capacité à détecter la vie même si elle était présente. Enfin, l’activité de l’étoile (UV intense, éruptions) pourrait stériliser les zones émergées ou superficielles, limitant la vie à des refuges (océan profond, sous-sol d’éventuelles îles flottantes, etc.).
En conclusion, K2-18b a un potentiel d’habitabilité tout à fait notable dans le cadre des exoplanètes découvertes à ce jour, mais il s’agit d’une habitabilité très différente de celle de la Terre. Si la Terre est une oasis tempérée de surface, K2-18b serait plutôt un monde océanique sous cloche – un environnement exotique où la vie, si elle existe, devrait être marine ou atmosphérique, microscopique et extrêmophile. Les conditions y sont peut-être marginales pour une vie similaire à la nôtre, mais pas impossibles : la température globale est bonne, l’eau et les éléments chimiques de base sont présents. K2-18b élargit ainsi notre conception des environnements habitables potentiels en montrant que même des planètes de type mini-Neptune pourraient abriter des océans habitables (K2-18b - Wikipedia). Des recherches plus approfondies (notamment de la part de JWST et de futurs télescopes) chercheront à confirmer la présence d’un océan, à mesurer la composition précise de l’atmosphère et à détecter d’éventuels signes indirects de vie. En attendant, sur l’échelle de l’habitabilité, K2-18b est considérée comme un candidat sérieux mais incertain – prometteur par ses caractéristiques générales, mais très différent de la Terre sur de nombreux plans, rendant toute vie hypothétique nécessairement adaptée à des conditions extrêmes.
Tableau comparatif : K2-18b vs Terre
| Paramètre | Terre (Référence) | K2-18b (Exoplanète) |
|---|---|---|
| Type de planète | Tellurique (rocheuse) avec océans et atmosphère modérée | Sub-Neptune (mini-Neptune) à épaisse atmosphère hydrogène |
| Masse | 1 M⊕ (5,97×10^24 kg) | ~8,6 M⊕ (K2-18b - Wikipedia) (≈5,2×10^25 kg) |
| Rayon | 1 R⊕ (6 371 km) | ~2,6 R⊕ (K2-18b - Wikipedia) (~16 000 km) |
| Gravité de surface | 1 g (9,8 m/s²) | ~1,3 g (≈12,4 m/s²) (K2-18b - Wikipedia) |
| Densité moyenne | ~5,5 g/cm³ | ~2,7 g/cm³ (K2-18b - Wikipedia) |
| Composition atmosphérique | N₂ (~78%), O₂ (~21%), Ar, H₂O (vapeur ~1%), CO₂ (~0,04%), etc. (traces) | H₂ (majoritaire) (K2-18b - Wikipedia); ~1% CH₄, ~1% CO₂ (K2-18b - Wikipedia); H₂O présente (quantité incertaine) (K2-18b - Wikipedia); NH₃ quasi nulle (K2-18b - Wikipedia). |
| Pression atmosphérique | ~1 bar au niveau de la mer | Très élevée (>>1 bar), possiblement > 100 bars (estimée) |
| Température moyenne | ~288 K (15 °C) en surface (climat tempéré globalement) | ~265 K (−8 °C) équilibre global (K2-18b - Wikipedia); avec effet de serre, probablement dans une plage 250–300 K (K2-18b - Wikipedia) (selon nuages/atmosphère) |
| Eau liquide en surface | Oui – océans couvrant ~70% de la surface | Incertain – océan global possible sous l’atmosphère (monde océanique), ou eau supercritique. Potentiel d’eau liquide présent mais non confirmé (K2-18b - Wikipedia) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). |
| Position par rapport à l’étoile | 1,00 UA (149,6 millions km) – Zone habitable du Soleil (orbite quasi circulaire, 365 j) | ~0,16 UA (~21 millions km) – Zone habitable de K2-18 (orbite 33 jours) (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b - Wikipedia) |
| Flux stellaire reçu | ~1 × flux solaire moyen (1361 W/m² au dessus de l’atmosphère) | ~1 × flux terrestre (≈1368 W/m²) (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b reçoit une insolation comparable à la Terre) |
| Étoile hôte | Soleil (G2V, ~5 780 K) – étoile naine jaune, relativement stable et peu active (UV modéré) | K2-18 (M3V, ~3 457 K) – naine rouge plus petite/froide (K2-18b - Wikipedia), activité modérée mais UV et rayons X plus intenses pour la planète (K2-18b - Wikipedia) (éruptions stellaires possibles) |
| Durée de l’année | 365,25 jours | ~33 jours (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b - Wikipedia) (orbite probablement en rotation synchrone) |
| Potentiel d’habitabilité | Excellent – planète abritant la vie (biosphère diversifiée) | Inconnu – conditions possiblement favorables (eau, T°C OK), mais environnement extrême (haute pression, H₂). Vie hypothétique de type extrêmophile (éventuellement océanique ou atmosphérique) (K2-18b - Wikipedia) (Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b - NASA). |
Sources : Données issues de publications scientifiques et observations (Hubble, JWST) sur K2-18b (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b - Wikipedia) (K2-18b - Wikipedia), comparées aux valeurs de référence pour la Terre. Les incertitudes demeurent quant aux conditions exactes sur K2-18b, et des recherches supplémentaires sont en cours pour affiner ces paramètres.

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